Ce technicentre est l’un de deux lieux de rénovation des TGV à mi-vie. Ils arrivent après plus de 25 millions de km parcourus et ressortent à neuf, pour une ultime deuxième vie. Ils ne sont pas reconditionnés à l’identique mais changent de gamme, la SNCF ayant fait évoluer ces produits.
L’objectif partagé de SNCF IMMOBILIER et de SNCF MATERIEL est de réduire le nombre de bâtiments (pour la réduction des coûts de maintenance), de moderniser un ensemble immobilier centenaire, et d’améliorer considérablement le process industriel, (plus souple, plus adaptable, et plus rapide).
Le projet démolit des bâtiments, construit un nouvel Atelier Central de 12 000 m2 et une rue couverte qui relie entre eux tous les bâtiments rénovés pour un total de 67 000 m2. Le site est dense et la création du nouvel atelier est imbriqué contre les existants.
Il faut entendre la gageure de l’exercice de réaliser une telle réhabilitation en site occupé sans interrompre le process sachant qu’une rame fait 300 ml de long, qu’une caisse (motrice ou voiture voyageur) fait 30 ml, ce qui impose des circulations et des encombrements particuliers, et sachant que lors du process de rénovation, une caisse ne poursuit pas moins de 20 étapes successives, (20 chantiers de rénovation), nécessitant des équipements à chaque fois particuliers (démontage, grenaillage, peinture, électricité, …). Mais le point essentiel de la modernisation du process est d’abandonner le transfert des caisses par rails, nécessitant des transbordeurs et une structure rigide, pour passer à des transferts sur AGV, sorte de chariots libres de leur parcours, nécessitant un dallage parfaitement régulier.
Cette modification du transfert des caisses permet de repenser à 100% l’ordre et la logique des stands spécialisés. Nous avions reçu au démarrage de la mission un plan guide du process futur, lequel comportait par définition l’emprise des corps de bâtiments projetés et leurs interactions avec les existants. En conclusion de l’étude qui ne devait pas remettre en cause ce plan, mais “seulement” formaliser en terme de bâtiment les objectifs du processus industriel, nous avons proposé, (en plus), une variante d’implantation des bâtiments et du circuit des flux principaux, créant une “colonne vertébrale” des flux sur l’ensemble du site, qui se concrétise par la création d’une rue intérieure en T, et modifiant l’implantation des nouveaux stands techniques complexe afin de permettre leur construction hors de l’emprise du site occupé par le process, ce qui simplifiera considérablement le chantier. Cette rue permet aussi d’écarter de 6m le nouvel atelier de l’existant et ainsi de les rendre structurellement indépendants.
Le programme comporte le Cahier des Charges fonctionnel du site qui sera remis aux maîtres d’œuvre par SNCF IMMOBILIER. Ce document comporte des textes, des tableaux de surfaces et des plans guides. Il sera la base sur laquelle les maître-d’œuvre, puis les entreprises, définiront les travaux de bâtiment et d’infrastructure, le planning, le phasage et les coûts.
Ce CdC définit les besoins et exigences de fonctionnement du Technicentre pour MATERIEL, en termes de performances de bâtiments et équipements à atteindre par IMMOBILIER, dans le cadre du nouveau Schéma Directeur. Les plans guides indiquent le schéma des métiers, le process en phase cible (présenté par secteurs et sous-secteurs), les flux finaux, la référence et la localisation des activités ICPE, la localisation des activités programmées dans le projet cible, les plans bâtiments existants conservés et l’emprise des bâtiments neufs et les plans de voiries cible, l’implantation des équipements existants conservés,…
Ce dernier plan programme-projet restructurant a été retenu, ce qui a généré une mission complémentaire de le mettre en forme comme programme définitif.
Date: 2019
Durée de l’étude: 4 + 3 mois
Localisation: Bischheim – (67)
Maitre d’ouvrage: SNCF IMMOBILIER & MATERIEL
AMO: DE BOKAY ARCHITECTE
Surface: 70 000 m2